LE CMV

Le 17/06/2025 0

Dans SANTE

La grossesse est une période où la vigilance est de mise, notamment face à certains virus méconnus comme le CMV. Cette infection silencieuse peut avoir des conséquences importantes pour le bébé à naître. Dans cet article, découvrez l’essentiel à savoir sur le cytomégalovirus et les gestes pour s’en protéger.

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 Le cytomégalovirus (CMV) : ce qu’il faut savoir pour les femmes enceintes

Le cytomégalovirus, plus connu sous le sigle CMV, est un virus très fréquent mais encore trop peu connu du grand public. Pourtant, il représente la première cause d’infection congénitale dans les pays industrialisés, et peut avoir des conséquences graves pour le fœtus lorsqu’il est contracté pendant la grossesse. Faisons le point sur ce virus, ses origines, ses modes de transmission et les précautions à prendre.

Qu’est-ce que le CMV ?

Le CMV appartient à la grande famille des herpèsvirus. Il circule largement dans la population : la plupart des adultes ont déjà été en contact avec ce virus, souvent sans le savoir, car l’infection passe généralement inaperçue ou ressemble à un simple état grippal (fièvre, fatigue, maux de gorge, ganglions).

Pourquoi le CMV est-il préoccupant pendant la grossesse ?

Chez la femme enceinte, une première infection à CMV (appelée primo-infection) peut être transmise au fœtus dans environ 30 à 40 % des cas. Cette transmission peut entraîner des conséquences graves pour le bébé, notamment des séquelles neurologiques, auditives (surdité), visuelles (cécité), un retard intellectuel ou des troubles du développement. Le risque est particulièrement élevé si l’infection survient au début de la grossesse.

La majorité des bébés infectés (environ 80 %) ne présenteront aucun symptôme à la naissance, mais 10 à 15 % peuvent développer des séquelles plus tard. Les formes graves sont rares, mais possibles, surtout lors d’une infection précoce pendant la grossesse.

D’où vient le CMV et comment se transmet-il ?

Le CMV est strictement humain et se transmet par contact direct avec les sécrétions corporelles d’une personne contaminée : salive, urine, sécrétions vaginales ou nasales, sperme, larmes, sang, lait maternel. La transmission peut donc se faire par un baiser, un rapport sexuel, l’allaitement, le contact avec des objets souillés, ou lors d’une transfusion sanguine ou d’une greffe d’organe.

Les femmes enceintes sont particulièrement exposées si elles ont de jeunes enfants à la maison (surtout s’ils fréquentent une crèche), ou si elles travaillent avec des enfants en bas âge (crèche, garderie, pédiatrie).

Quels sont les symptômes chez la femme enceinte ?

Souvent, l’infection passe inaperçue. Quand il y a des symptômes, ils sont généralement bénins : fièvre, fatigue, douleurs musculaires, maux de gorge, ganglions enflés. La plupart du temps, la femme ne se rend pas compte qu’elle a été infectée.

Y a-t-il un dépistage ou un traitement ?

Le dépistage du CMV n’est pas systématique en France, mais il peut être proposé en début de grossesse ou si une infection est suspectée. Le diagnostic se fait par une prise de sang (sérologie CMV). En cas d’infection, un suivi rapproché de la grossesse est mis en place pour surveiller le développement du fœtus.

Il n’existe pas de vaccin contre le CMV. Le traitement est principalement préventif et repose sur des mesures d’hygiène strictes pour limiter le risque de contamination :

- Se laver les mains régulièrement, surtout après avoir changé une couche ou mouché un enfant.
- Ne pas partager les ustensiles, verres ou brosses à dents avec de jeunes enfants.
- Éviter d’embrasser les jeunes enfants sur la bouche ou la joue.

Un peu d’histoire : qui a découvert le CMV ?

Le cytomégalovirus a été découvert il y a un peu plus d’un siècle. Les premières descriptions de cellules géantes caractéristiques de l’infection à CMV remontent à 1881, mais l’isolement du virus lui-même n’a été réalisé qu’en 1956 par des chercheurs américains, notamment Margaret Gladys Smith, Thomas Huckle Weller et John Franklin Enders. Depuis, le CMV a été classé dans la famille des Herpesviridae, sous le nom de Human Herpesvirus 5 (HHV-5).

À retenir

- Le CMV est fréquent et souvent bénin chez l’adulte, mais peut être grave pour le fœtus en cas d’infection pendant la grossesse.
- La transmission se fait par contact avec des sécrétions corporelles, surtout chez les jeunes enfants.
- Il n’existe pas de vaccin, la prévention repose sur des mesures d’hygiène.
- En cas d’infection pendant la grossesse, un suivi médical rapproché est recommandé.

N’hésitez pas à en parler à votre médecin ou sage-femme pour évaluer votre situation et obtenir des conseils personnalisés.

 

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