Réseaux mafieux et criminalité organisée

Img 2872Présence de mafia et de conflits dans le milieu de la pêche

Le milieu de la pêche, notamment à l’échelle internationale, est effectivement infiltré par des réseaux de criminalité organisée qui opèrent de façon similaire à des mafias traditionnelles. Ces groupes sont particulièrement actifs dans la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), un phénomène mondial qui représenterait entre 11 et 19 % de la production totale de poisson, soit plusieurs milliards de dollars chaque année. Cette criminalité ne se limite pas à la simple infraction des quotas ou des zones de pêche : elle englobe aussi des pratiques mafieuses telles que la corruption, l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent, l’esclavage moderne et d’autres formes de trafic (drogue, êtres humains).

Interpol confirme que des groupes criminels transnationaux utilisent la pêche comme couverture pour d’autres activités illicites, profitant de la difficulté à surveiller les vastes espaces maritimes et de la complexité des chaînes d’approvisionnement. Les produits issus de la pêche illégale servent parfois à financer d’autres activités criminelles, ce qui renforce le caractère mafieux de certains réseaux.

Conflits et « guerres » dans le secteur

Il existe également des formes de « guerres » ou de conflits, souvent liés à la compétition pour l’accès aux ressources halieutiques. Ces tensions peuvent opposer :

  • Des pêcheurs locaux à des flottes industrielles étrangères.
     
  • Des groupes criminels rivaux cherchant à contrôler des zones de pêche lucratives.
     
  • Des États, notamment autour de la pêche au thon, du cabillaud ou d’espèces à forte valeur ajoutée, où la surpêche et la raréfaction des stocks exacerbent les tensions.
     

Ces conflits peuvent prendre la forme de sabotages, d’affrontements en mer, voire d’attaques violentes, surtout dans certaines régions du monde où la gouvernance maritime est faible ou corrompue.

Exemples et témoignages

Des enquêtes journalistiques et des rapports d’ONG décrivent des situations où l’omerta règne, où la dénonciation des pratiques illégales expose à des représailles, et où la frontière entre pêche légale et activités mafieuses est parfois très mince. Certaines émissions et documentaires évoquent même des « mafias de la mer » qui structurent et protègent ces activités illicites.

En France et en Méditerranée

En France, le système des prud’homies de pêche vise historiquement à réguler les conflits entre pêcheurs et à maintenir la cohésion de la communauté, mais il ne s’agit pas d’une « mafia » au sens criminel du terme. Cependant, la pêche illégale existe aussi sur les côtes françaises, avec des cas de fraude, de pêche non déclarée ou d’infractions aux réglementations, parfois en lien avec des réseaux organisés.

Conclusion

Oui, il existe bien des formes de mafia et de guerres dans le milieu de la pêche, principalement autour de la pêche illégale et des trafics associés. Ces phénomènes sont mondiaux, structurés et parfois violents, mettant en péril la sécurité alimentaire, l’économie légale et la durabilité des ressources marines. Les autorités nationales et internationales, comme Interpol, mènent une lutte active contre ces réseaux, mais la tâche reste immense face à l’ampleur et à la sophistication des organisations criminelles impliquées.

 

Date de dernière mise à jour : 16/06/2025

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